Sur le fil, les tout derniers semis de la saison !

Déjà fin septembre ! Au potager c’est le moment des grandes rotations.

À mesure que les cultures d’été s’éteignent (courgettes, melons, concombres, tomates, poivrons…) il faut agir vite, car au jardin se joue une sorte de course contre la montre ! Idéalement, les derniers semis et plantations apprécieraient plutôt une mise en place tout début septembre, ce qui laisserait plus de temps aux légumes pour forcir avant les grands froids… mais dans mon petit potager où la place est comptée, je ne peux me résoudre à arracher les légumes d’été au moment de leur apogée (qui se joue toujours de mi-août à mi-septembre), ce qui fait que j’implante les dernières cultures « sur le fil », puis je croise les doigts (ce qui ne sert strictement à rien ^^), en pariant sur un long et bel automne très doux…

Ce qui est assez réconfortant, c’est que les années où ça « rate », les cultures qui n’ont pas pu se développer suffisamment avant les grosses gelées ne meurent pas : elles se contentent de végéter un peu et produisent très tôt au printemps, dès fin février parfois.

Mais, allez-vous me dire, que peut-on encore semer en cette saison en pleine terre ? Car c’est évidemment (beaucoup) trop tard pour les poireaux, carottes, céleris, etc.

En voici une petite liste la plus exhaustive possible, avec quelques précisions un peu « en vrac » à mesure qu’elles me viennent en tête 😉 :

• Des épinards d’hiver (‘Géant d’Hiver », ‘Parys’, ‘Monterey’…) : malgré la tentation de les « booster » dans l’espoir d’obtenir d’énormes oreilles de lapin toutes vertes, attention à ne pas trop amender le sol en engrais organique, compost ou fumier car ils concentrent hélas les nitrates, et vos épinards « bio du jardin » pourraient se retrouver encore plus « chargés » en substances illicites que certains coureurs du Tour de France ^^
• De la roquette cultivée : elle se développe vraiment très vite, plus que la roquette dite « sauvage »
• De la mâche : celle à grosses feuilles se récolte plus facilement, celle à petites feuilles produit un peu plus vite, pour ma part j’aime bien la ‘Trophy’ qui m’a été recommandée par un ami maraicher. Si l’on veut que les semis de mâche germent bien, il ne faut pas hésiter à tasser le sol « comme un sauvage » avec le dos du râteau, elle aime ça !
• Du pourpier d’hiver (= Claytone de Cuba), qui produit de jeunes pousses évoquant un peu les plantes grasses. Ce n’est pas très parfumé, mais c’est rigolo 🙂
• Du radis ‘Chandelle de Glace’ : long, blanc et de saveur très douce, il pousse vite et c’est à mon sens le seul radis long qui ait encore le temps de pousser (tous mes autres radis longs et navets ont été semés en août)
• Des radis roses (sur le fil pour une récolte en novembre, mais ça se tente)
• Des cebettes : elles ont parfois le temps de suffisamment se développer pour agrémenter les salades de novembre/décembre. À défaut, elles donneront au printemps.
• Du mesclun, soit traditionnel (laitue, roquette, cerfeuil, éventuellement blettes de couleur) soit « asiatique » en jouant sur les divers choux chinois, moutardes japonaises, etc. que les grainetiers nous proposent. À cette saison, ces choux n’auront plus le temps de devenir de bons gros pépères à découper dans les woks, mais ils peuvent se savourer en jeunes pousses 😉

Voici ensuite ce qui peut encore se planter :

• Des godets de salades d’hiver (‘Merveille d’Hiver’, ‘Val d’Orge’, ‘Katar’, ‘Rouge Grenobloise’, ainsi que les diverses feuilles de chêne par exemple. Ce matin, nous avons arraché les tomates d’une parcelle (je n’ai pas trouvé l’émoji qui pleur mais bon…) et implanté 10 variétés de laitues différentes : je vais effectuer pour vous une sorte de crash test pour voir qui résiste le mieux à l’hiver en pleine terre 😉
• Des plants d’épinards
• Des plants de choux et de moutardes asiatiques (‘Tah Tsaï’, ‘Mizuna’, ’Komatsuna’, ‘Pak Choï’, ‘Pe Tsaï’, etc.). Ceux qui ont été semés en godets courant août ont une vraie chance de pouvoir se développer (les choux asiatiques poussent vite et supportent bien le froid).
• Des plants de blettes ‘Verte de Nice’ (plutôt dans les jardins un peu plus méditerranéens car chez moi c’est « limite » : elles ne donnent souvent qu’au début du printemps après avoir traversé l’hiver en ressemblant vaguement à des algues échouées cuites par le gel…)
• Des plants de persil ou de cerfeuil (c’est un peu tard pour les semis en revanche).

Voilà, j’espère que grâce à cette petite rétrospective vous allez vous régaler tout l’hiver 🙂

Je suis en train de vous préparer un dossier encore plus complet sur les légumes d’hiver, avec des tableaux précis que vous pourrez imprimer et conserver (car certains légumes se sèment dès février, ça s’anticipe vraiment un potager d’hiver autosuffisant) mais cela prend du temps et ne sera prêt que pour la semaine prochaine ou celle d’après. Et en attendant, je ne voulais pas que vous « ratiez le coche » des derniers semis de pleine terre 🙂

PS : Je sais que ce n’est pas très « politiquement correct » chez les permaculteurs d’écrire cela, mais en toute franchise et amitié… si vous voulez que les limaces « vous en laissent un peu », c’est le moment où jamais de dégainer le ferramol. En automne, elles sont au taquet les baveuses, et même chez moi, avec mon écosytème de fou (la forêt juste à côté, les crapauds, les hérissons, les oiseaux, les poules, les canards coureurs indien, même les serpents ^^ tout ça tout ça), il ne me reste RIEN si je n’épands pas quelques granulés fin septembre au moment des dernières rotations…

Sur ce, cet article m’a donné mal au cœur ^^, non pas à cause des limaces mais parce que je vous écris dans la voiture (promis, ce n’est pas moi qui conduit ;)) : je suis sur la route pour retrouver certains d’entre vous aux Journées Portes Ouvertes de la Semence Bio ce week-end !