Vous allez raffoler de l’extraordinaire nepeta x faassenii ! :)

Lorsque je reçois à la maison des invités pas forcément très « au taquet » côté botanique, ils s’exclament souvent, dès le portail franchi, « Oooh, les belles lavaaandes !!! ».

Et oui, car l’allée qui mène du portail à notre maison est ourlée de grands coussins fleuris d’un effet tout à fait spectaculaire. C’est bleu, ça sent bon, ça bourdonne d’abeilles… mais ce n’est pas de la lavande.

C’est beaucoup mieux !

Car si je devais ne choisir qu’une seule plante vivace ornementale entre toutes, ce serait vraiment le nepeta… et encore, pas n’importe quel nepeta : le nepeta x faassenii, et même le x faassenii « Six Hill Giant », précisément.

Je vous raconte 😉

Alors déjà, petite polémique du jour : dit-on « un nepeta » ou « une nepeta » ? Visiblement, les jardiniers se contredisent, et le (ou la) nepeta n’ayant exprimé aucune revendication sur la question, le mystère reste entier. J’ai toujours dit « un » nepeta, donc si personne ne m’en veut, nous continuerons à les considérer dans cet article comme des messieurs.

Il y a fort longtemps (20 ans exactement), je suis tombée sur la photo d’une allée de nepetas « Six Hill Giant » dans un catalogue. Coup de foudre…

À l’époque, mon « budget fleur » étant proche de zéro j’ai juste acheté 3 petits godets. Je les ai divisés chacun en trois, chouchoutés une saison dans ma pépinière, ce qui a donné naissance à 9 nepetas. Les prémices de l’allée fleurie de mes rêves…

Et ils sont encore là, mes neuf nepetas « historiques ;  ils me tiennent compagnie depuis toutes ces années, ont vu les premiers pas de mes enfants, ont été broutés et piétinés par six chiens, ont reçu 674 ballons sur le coin du nez, ont eu les orteils écrasés par le pneu avant droit de tout un tas de bagnoles différentes dont -régulièrement – par un Renault Trafic d’1,9 tonnes (je ne suis pas la reine de la manœuvre ^^), ils ont subi les grêles, les canicules, les gels à -12°C, le tout sans une goutte d’eau ni d’engrais … oui, ils sont toujours là, plus beaux chaque année. Et ont même engendré par division tous les autres nepetas de mon jardin 😉

Donc déjà, je peux témoigner avec pas mal de recul du fait que le nepeta est une vraie plante vivace, quasi indestructible, pas comme cette pauvre lavande si charmante mais qui, hélas, dégénère en quelques années à peine.

Si l’on devait continuer à le comparer avec la lavande, le nepeta est aussi beaucoup plus florifère : car si la lavande fleurit généralement en juin, le nepeta s’épanouit quant à lui de mai à novembre avec une seule petite interruption fin juin : en effet, après la première floraison littéralement ho-mé-rique de mai-juin qui accompagne si élégamment les rosiers, la couleur des fleurs perd de son éclat, le nepeta se couche un peu, et il est alors judicieux de tout rabattre d’un tiers à la cisaille manuelle ou électrique, formant ainsi de jolis coussins verts bleutés bien ronds et déjà très esthétiques. Fin juin étant exactement le moment ou mes perovskias (autre grand amour de mon jardin) prend le relais, les rosiers restent accompagnés de longs épis bleu ciel.

Et puis très vite – dès juillet- les jolis coussins de feuillage forment de nouvelles fleurs, moins hautes mais toutes aussi belles, et celles-ci se renouvellent jusqu’aux gelées sans qu’il n’y ait besoin de retailler les « coussins » de nepetas.

J’aime donc le nepeta pour la générosité de sa floraison, mais il a d’autres grands atouts dans sa manche pour conquérir le cœur de tout jardinier souhaitant cultiver un beau jardin naturel :

-Il est extrêmement méllifère : les abeilles en sont folles, c’est clairement la plante la plus attirante de mon jardin.

-C’est une plante de fainéant qui, une fois développée, étouffe toute mauvaise herbe à son pied : même le chiendent, le liseron et les ronces reculent devant la vivacité d’un nepeta de 2 ou 3 ans ! Et lorsqu’on taille court les nepetas en hiver ou au printemps, le sol situé sous les feuillages séchés est aussi « propre » d’adventices que si l’on y avait placé une bâche…

-Il offre un abri fabuleux aux lézards verts, hérissons et autres petits habitants de mon jardin.

-Il est très aromatique : moins fin que la lavande (c’est un parfum très différent), mais son feuillage froissé ne laisse personne indifférent. Soit on le déteste, soit l’on l’aime d’amour. Pour ma part, l’odeur du nepeta est celle du bonheur, car celle de mon jardin…

-Il reste beau même en hiver : complètement fanés, les coussins de nepetas ont des teintes argentées et gardent une jolie silhouette graphique, sans parler de la beauté délicate des fleurs séchées scintillant sous le gel.

-Il n’a pas besoin d’être arrosé, ni amendé en quoi que ce soit : au contraire, un sol trop riche le rend un peu plus mollasson, et le porte à s’affaisser davantage. Cela arrive parfois chez moi, les années où je nourris mes rosiers avec moult fumier de lapin… les nepetas profitent largement du banquet, mais me font ensuite une petite « cuite » au printemps suivant et s’avachissent un peu sur les gravillons ^^. Qu’à cela ne tienne, il suffit d’une bonne coupe de cheveux en juin pour qu’ils retrouvent toute leur dignité ;).

-C’est une fleur qui tient fort longtemps en vase, accompagnant avec grâce les pivoines, roses, althéas, bignonnes, dahlias, etc. tout en apportant cette petite touche de légèreté quasi impressionniste qui sublime la beauté des fleurs plus imposantes. Le nepeta, c’est un peu le gypsophile bleu de mes bouquets 😉

Il existe plusieurs variétés de nepetas, pour ma part j’en ai adoptées quatre :

• Quelques nepetas ‘mussinii’, au port très couvre-sol (un peu comme la silhouette d’un surfinia). Ceux-ci se ressèment facilement, mais leur port très rampant n’est pas mon préféré.
• Un nepeta x faassenii ‘Cat’s Meow’, au port très compact
• Un nepeta x faassenii ‘Walker’s Low’, un peu plus haut que le précédent, très similaire au « Six Hill Giant »
• Et enfin une multitude de nepetas x faassenii « Six Hill Giant », les plus imposants de tous.

Il en existe plein d’autres, à port encore plus compact, à fleurs roses, blanches, pourpres, mauves, bleu profond… que je n’ai pas (encore ^^) testées.

Florifère, méllifère, très sobre, plein de charme, auto-désherbant… le nepeta est un petit roi des jardins naturels écologiques, même secs et pauvres… il est surtout encore beaucoup trop sous-estimé !*

*J’ai été interviewée ce printemps, par une (très sympathique ;)) journaliste de la radio Suisse, spécialiste jardin. Et lors de notre échange hors ligne, elle m’a avoué ne pas encore bien connaître les nepetas. Idem lors d’une rencontre l’an dernier avec une chouette architecte jardin ! J’ai donc décidé de me faire l’ambassadrice de cette fleur merveilleuse… « l’influenceuse nepeta », c’est moi !  ^^

Vous trouverez un grand choix de nepetas chez Promesses de Fleurs (je n’ai hélas aucun code promo à vous partager), et quelques uns chez MesArbustes.com, partenaire de ce blog (code promo MARIECHIOCA). D’ailleurs, je dis ça je dis rien, mais chez MesArbustes se tient actuellement une grande braderie de plants 🙂