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C’est déjà le printemps ! (dans ma serre ;))

Depuis 2020, nous sommes autonomes en légumes tout l’hiver. Mais la moindre des choses que l’on puisse dire, c’est que mars restait tout de même un peu « creux ».

Cette année représente une réelle amélioration, et ce grâce à notre chouette serre en verre ; vous savez, celle dont je dois d’ailleurs vous parler plus en détail depuis bientôt un an et que vous apercevez de temps en temps dans mes vidéos en me disant « Oh, tu as une serre ! » et que moi je vous réponds « Oui oui, je vais en parler très bientôt ». Bon, et bien c’est celle-là ^^

Nous l’avons installée en avril dernier, j’avais pris tout un tas de photos pour vous montrer son installation mais entre-temps le blog est tombé en carafe et après je suis passée à autre chose… Bref, tout cela pour dire que j’ai une serre en verre (quel extraordinaire effet de surprise !), et blague à part c’était un peu mon rêve le plus fou en matière de jardin. Elle a remplacé la serre en plastique un peu moche (mais qui nous a bien servi), et depuis j’y expérimente des trucs ^^.

Déjà, il faut que vous sachiez : un jardinier n’a généralement jamais la sagesse d’être totalement satisfait de son sort et cette serre de 14m2 n’était pas plus tôt installée que je la trouvais déjà trop petite. L’été dernier, nous y avons fait pousser (ou plus exactement fait cuire à l’étouffée) de pauvres pieds de tomates qui ont trouvé que 50°C, c’était un peu abuser. Il a donc fallu couvrir ladite serre de canisses, pour apporter un semblant d’ombre et de fraîcheur… mais au final, les récoltes de tomates ont été honorables, et même incroyables sur l’arrière-saison : la serre a en effet conservé la chaleur tout l’automne, protégé les pieds des pluies et de l’excès d’humidité, ce qui nous a valu de nous régaler de tomates jusque fin octobre.

Là, il aurait fallu les arracher et vite planter autre chose mais j’étais complètement dépassée par bien d’autres choses. J’avais pourtant semé avec amour, courant septembre, plusieurs plaques de petites salades et autres verdures d’hiver « pour la serre », mais rien n’y faisait : dans la serre il y avait de vieux feuillages de tomates noircis en cours de compostage sur pied, en pépinière des centaines de petits plants qui tentaient d’élargir leurs mini-godets à coup de racines, et moi je regardais ça d’un oeil navré sans trouver ne serait-ce qu’une demi-journée pour m’en occuper.

Et cela nous a mené jusque début décembre, où mon cher-et-tendre (pris de pitié pour les petites salades) a tout planté comme un as. In petto, je craignais que ce ne soit un peu tard mais bon, on ne décourage pas les bonnes volontés… Mr Chioca a ensuite veillé sur ses plantations comme une mère poule sur ses poussins, les arrosant même avec l’eau de la mare des canards quand celle du jardin a été coupée à cause du gel. Et contre toute attente, ces petites plantes ont profité de chaque journée de soleil pour pousser, surtout sur janvier et février où nous avons eu tant de douceur.

Depuis quelques jours, Mr Chioca est impatient de manger « ses » salades. J’ai bien tenté de lui démontrer qu’il manque, allez, juste 10 jours pour qu’elles soient de taille optimale mais rien n’y fait. Je n’arrive plus à lui faire brouter les diverses feuilles de choux et mescluns qui ont affronté tout l’hiver en pleine terre (ce qui leur a un peu tanné la peau, faut avouer ^^) alors que dans la serre, il y a de grosses laitues tendres à souhait qui lui font « Poupoupidou pouuu » à chaque fois qu’il passe les voir pour les arroser.

Alors je me suis dépêchée de vous filmer et photographier tout ce petit monde avant que ne commencent les récoltent. Et pour faire le point (parce qu’il faut bien que cet article serve à quelque chose), je vous pose ici quelques observations un peu en vrac :

  • Les légumes de la famille des choux asiatiques (mizuna, moutardes, etc.) sont plus tendres et moins forts dans la serre qu’en pleine terre.
  • Les laitues « Brune d’Hiver » (elle s’appelle aussi « Passion brune » chez certains grainetiers) et « Val d’Orge » ont assuré un max, et sont prêtes à manger dès maintenant.
  • La laitue « Merveille d’hiver » a été un peu paresseuse. J’espère qu’elle m’épatera davantage au printemps…
  • La « Feuille de chêne » rouge est très honorable, avec de grandes feuilles appétissantes.
  • La batavia « Grenobloise » est aussi avancée en serre… qu’en pleine terre ! Cependant, celles plantées en serre ont des feuilles plus tendres. Sauf que moi, j’ai un faible pour les feuilles plus croquantes de pleine terre 🙂
  • Les épinards sont sublimes, ils se plaisent du tonnerre dans la serre !
  • Les limaces semblent ne pas avoir encore trouvé comment ouvrir les portes coulissante, et ça c’est cool ^^. Elles n’ont pas non plus compris qu’on ouvrait les fenêtres de toit pour aérer, merci de ne pas leur dire.
  • En revanche les taupins (sorte de petit ver orange qui boulote les salades par-dessous) et les campagnols ont saisi qu’on pouvait passer par-dessous…
  • L’hiver prochain je sèmerai des carottes, peut-être des pois gourmands, des betteraves, bref, des trucs qui changent un peu des salades vertes (même si personnellement, je suis une grande fan de salades) parce que là ça fait un peu doublon avec ce qu’il y a déjà en pleine terre.
  • Enfin, dernière observation de la plus haute importance scientifique, vous allez voir : quand dehors il pleut, que le bise d’hiver souffle, et que malgré ma motivation la plus totale je sens que mon nez va finir par congeler, se fracturer et tomber par terre si je reste là à jardiner comme un fada, la serre est un terrain de jeu des plus réconfortants : pas de vent, une douce tiédeur, le son des petites gouttes de pluie sur le toit, les canards qui me regardent derrière la vitre (ils habitent juste derrière la serre). Tout cela est tellement délicieux que je me demande si en avril, je vais planter des tomates où mon lit dans cette serre ^^
La « Feuille de chêne » rouge

Enfin voilà, nous nous retrouvons avec 14m2 au sol de tendres feuilles douces et sucrées alors qu’en pleine terre il nous reste encore de toutes les salades et mescluns que je vous présentais lors du dernier article, sans compter les légumes à cuire. Je ne sais même pas comment nous allons réussir à manger tout ça ! Surtout que dans un mois, j’ai bien envie de tenter la plantation des tomates moi ;). Ben quoi ? Ne croyez pas que j’ai adopté une serre pour attendre bien « raisonnablement » que soient passés les saints de glace…

 Bref, après avoir relevé le challenge de l’autonomie, je vais bientôt viser celui de nourrir mon village avec mes salades ^^…

Je termine avec un petit plaidoyer en faveur d’une plus grande sobriété (j’ai toujours eu un côté « Schtroumpf à Lunettes », faut que je ramène ma fraise ^^) : quand je vois tout ce qui pousse en pleine terre ou dans une serre non chauffée, dans mon coin de Dauphiné à 700m d’altitude où ça caille souvent à -6 ou -8, je suis tellement peinée de voir toutes ces serres chauffées au gaz, au fioul ou à l’électricité produisant des légumes hors saison…

Si nous avions la sagesse de nous contenter du nécessaire, en ne cherchant pas à avoir toute l’année un panel ahurissant de légumes, notre santé serait toute aussi bonne, on ne manquerait de rien, et tout le monde se porterait mieux à commencer par notre bonne vieille planète. Au moment où les prix de l’énergie explosent, retrouvons le chemin de la sobriété heureuse ! Il serait tellement plus cohérent de garder les diverses sources d’énergie pour chauffer les familles plutôt que des idiots de fenouils, de tomates ou de fraises qu’il suffirait d’attendre avec un chouïa de patience tout en remplissant nos assiettes de tous ces braves légumes d’hiver qui ont fait le bonheur (et la santé !) de tant de générations précédentes…

Une petite vidéo ici (et le détail de ce qui pousse dans ma serre juste en dessous)

Et maintenant, une petite revue exhaustive de ce qui pousse dans cette serre : Déjà, des épinards magnifiques…
Diverses moutardes (les mêmes que celles plantées en pleine terre (du coup ça fait un peu doublon, je ferai ça mieux l’an prochain), ici la « Purple Frills »
Du Tsoï Sim, un chou asiatique dont on consomme les jeunes pousses florales comme des asperges
Encore de la moutarde asiatique, ici la « Golden Frills »
De la roquette, bien de chez nous 🙂
Du mizuna
De la komatsuna, une autre verdure asiatique que je teste cette année pour la première fois : sa saveur est très douce, un peu sucrée, j’en raffole.
De la moutarde japonaise, la « Red Giant » (beaucoup plus belle en pleine terre, car le froid lui donne une teinte plus rouge)
De la namenia, une crucifère à manger crue ou cuite qui évoque un peu le feuillage des radis mais sans les « poils » :). Ça pousse hyper vite, c’est très tendre, pas trop fort, bref, un brave légume à tester sans hésiter !
De la claytone de Cuba, une plante grasse comestible aussi appelée parfois « pourpier d’hiver »
Du cresson alénois
De la laitue « Merveille d’hiver »… qui ne s’est pas franchement foulée (c’est la plus grosse de la serre ^^)
De la batavia Grenobloise (je ne la présente plus ;))
La « Passion Brune », vraiment superbe
Et enfin de la « Val d’Orge », une vraie réussite !
Enfin, une photo certes toute sombre, mais que j’aime bien car je l’ai prise un jour de tempête. On était si bien dans la serre, les salades et moi… 🙂

Sur ce, je vous souhaite un bon week-end !

Toc ! Toc !
Voilà les news…

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  1. Article et photos incroyables, comme toujours 🥰 bravo !
    J’ai hâte d’avoir plus d’info sur cette serre, j’aimerais beaucoup en acheter une cette année mais étant un investissement important j’attends votre retour qui est précieux pour moi !
    J’adore votre livre il est magnifique.
    Encore bravo !

    1. Merci beaucoup Zuzanna, je suis très touchée…
      Je ferai bientôt un article sur la question des serres.
      Bonne journée 🙂
      Marie

  2. Merci infiniment pour tous ces partages, retours d’expérience, et cette sagesse, il est plaisant de vous lire, et de contempler vos si jolis clichés, vous êtes très inspirante.

  3. Merci pour tous vos conseils et votre bonheur communicatif de jardiner… Grâce à vous mon jardin l’an dernier était plein de vie! J’ai une question qui me taraude: il y a dans mon jardin des légumes qui sont sur la fin: épinards, poireaux, mache, … et puis beaucoup de « mauvaises herbes » autour! et là, pour préparer la nouvelle saison, j’ai plein de pistes, mais ne sais pas quoi faire ni dans quel sens… enlever les mauvaises herbes, étaler/enfouir le fumier, bécher, greliner, passer le motoculteur, … pourriez-vous juste me donner une piste de départ;-)? mille mercis! Cécile,

    1. Enlever les légumes, arracher les mauvaises herbes, laisser un maximum de verdure au sol puis passer un léger coup de grelinette. Dans quelques jours les végétaux frais auront été « digérés » par le sol (c’est le principe du compostage en surface), qui sera ravi de cette petite fertilisation gratuite 🙂
      Mais cela ne dispense pas d’amender son sol (compost, etc.)
      Bon week-end Cécile,
      Marie

  4. Bonjour, comme toujours vous nous faites rêver avec toutes ces magnifiques photos, un bol d’air pur, du bonheur, naturellement ! Nous avons monté notre serre en verre dans le jardin en 2021, et nous l’utilisons plus pour les semis de printemps qui restent sagement alignés sur les étagères en attendant les saints de glace pour enfin sortir. Nous souhaiterions planter directement les légumes dans le sol de la serre, mais nous ne savons pas comment nous y prendre ! Quels légumes privilégier dedans? dehors ? L’été il y fait trop chaud, et peu de légumes supportent cet air brulant. Avez vous créer des buttes comme celles de votre potager ou simplement ajouté une bonne épaisseur de terre amendée ? Nous sommes en Haute Savoie à 500 m d’altitude. Merci pour vos conseils !

    1. Je plante des tomates et poivrons en avril (malgré les 50°C de cet été dans la serre ça a bien produit), puis des légumes verts d’hiver en novembre après avoir arraché les tomates et poivrons.
      Au sol, j’amende comme le reste du jardin (compost, etc. voir mon article d’aujourd’hui) et je paille au foin en été.
      Bon week-end Nathalie 🙂
      Marie

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