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Les traitements naturels efficaces contre le mildiou, l’oïdium, et autres maladies cryptogamiques…

Je suis toujours un peu embarrassée avant d’écrire sur ce blog car je ne sais jamais bien qui me lit… En effet, il se trouvera probablement après cet article quelques jardiniers chevronnés pour soupirer « Pfff, elle a pas inventé l’eau tiède celle-là ! » et d’autres, tout à fait débutants, qui se demandent après lecture du titre quel est le rapport entre une maladie cryptogamique et une cryptomonnaie (ne cherchez pas, il n’y en a pas;)).

Bref, je m’excuse d’avance auprès des premiers : N’étant pas jardinière professionnelle, je ne peux probablement pas vous apprendre grand-chose. En revanche, je partage bien volontiers mes petits trucs « d’amateur passionné » avec les jardiniers moins aguerris en espérant que cela puisse les aider. En tout cas, moi j’aurais bien aimé qu’on me chuchote certains petits secrets dans l’oreille il y a 17 ans quand j’ai commencé mon potager. Cela m’aurait évité bien des déboires…

Bref, cet été, il pleut. Beaucoup. Alors c’est chouette pour les arbres, les nappes phréatiques, les grenouilles, tout ça tout ça, on est bien d’accord. Mais cette humidité prolongée au contact des feuillages encourage hélas aussi le développement de champignons microscopiques et pourtant terriblement pathogènes, lesquels sont à l’origine des « maladies cryptogamiques » ou encore « maladies fongiques » (c’est la même chose).

Et il en existe beaucoup, hélas ! Mais celles qui surviennent parfois chez moi (et probablement chez vous aussi) sont l’oïdium, le mildiou et certains botrytis (il en existe d’autres qui touchent les arbres fruitiers, j’y consacrerai un futur article).

Alors, c’est vrai j’ai manqué de motivation pour photographier toutes ces horreurs en détail mais je peux vous promettre une chose c’est que mi-juillet, au retour de vacances, la situation était critique au point que je me suis dit « Mince ! (version censurée), mais qu’est-ce que j’ai mal fait au potager cette année pour que ça soit aussi catastrophique ? » Et vas-y que je culpabilise, c’est ma faute, j’ai planté trop serré, je suis nulle, la honte, quel cornichon de jardinier je fais, et gnagnagna. Et puis, en me promenant dans la campagne alentour je me suis rendue compte que le problème était commun cette année à tous les potagers de la région, y compris ceux tirés au cordeau où les légumes sont super espacés, alignés comme un défilé de l’armée chinoise, et poussent sur un sol aussi « propre » que le crâne de Fantomas. Je n’irai pas jusqu’à dire que ça m’a fait plaisir, mais disons que ça m’a quand même un peu rassurée… d’autant plus que mon potager punk semblait même plutôt moins touché que les autres.

J’ai donc réagi avec une potion puissante en pulvérisation, mais attention : c’est la première année que je cumule cuivre, souffre, propolis ET huiles essentielles. C’est un traitement de cheval à réserver aux cas critiques uniquement. Et cette année c’était critique : Tous mes voisins qui n’ont pas traité ont depuis dû arracher leur tomates (enfin, ce qu’il en restait), et ceux qui ont traité à la bouille bordelaise seulement ont obtenu des résultats moins probants qu’avec mon association cuivre/soufre/huiles essentielles/propolis …

Avant d’en arriver là, j’aurais dû utiliser des moyens préventifs plus doux (je vous les donne quand même, ça vous servira peut-être pour l’an prochain) mais ce n’était pas bien commode car il pleuvait presque tous les jours… Malgré tout, il aurait fallu tenter le coup d’une bonne pulvérisation préventive à la moindre petite « fenêtre » de beau temps : on apprend chaque année de ses erreurs, mais j’étais trop confiante.

Bref, pour en arriver au vif du sujet, voici une petite liste (probablement non exhaustive) des recours possibles en jardinage bio. Cela ne concerne que les maladies dues à des champignons : pour les ravageurs, les viroses, les maladies bactériennes, etc. on verra une autre fois ;).

Enfin des tomates et des poivrons du jardin ! Et pourtant, mi-juillet c’était plus que compromis…

Les moyens préventifs :

=> Ne pas planter ou semer trop dense, afin que les feuillages s’aèrent mieux. Personnellement, je sème et je plante plus dense que préconisé dans les ouvrages de jardinage, mais jamais en monoculture (les légumes étant associés chez moi à plusieurs sur la même ligne). Et généralement cela se passe vraiment bien (je vous explique en détail comment je gère la densification des cultures dans mon dernier livre, pardon si je ne peux pas tout réécrire ici).

=> Respecter une bonne rotation des cultures, afin que certains légumes très sensibles aux maladies cryptogamiques ne reviennent pas avant 4 ou 5 ans sur le même rang. Cela aussi, je n’arrive pas à le respecter faute de place. Je veille juste à ce qu’une même famille de légumes ne revienne pas deux fois la même année au même endroit et je croise les doigts pour que la grande richesse en micro-organismes de mon sol fasse obstacle au développement des agents pathogènes en dormance (ça fonctionne un peu comme avec notre microbiote : si l’espace est occupé par une flore bienfaisante riche, équilibrée et active, les méchants intrus ont du mal à se multiplier). Jusque-là tout est nickel mais peut-être qu’un jour je devrai revoir ma copie en respectant mieux les rotations… Affaire à suivre  😉

=> Ne pas arroser les feuillages (sauf que cette année, les nuages s’en sont chargés ;))

=> Ne surtout pas trop forcer sur les apports d’azote.

=> Pulvériser régulièrement du purin de prêle (dilué à 10% dans de l’eau de pluie) : cela fonctionne assez bien sur toutes les maladies cryptogamiques en renforçant la structure même de la feuille afin qu’elle soit plus résistante.

=> Pulvériser les feuillages à la poudre de basalte (on peut aussi mélanger de la poudre de basalte directement au sol pour assurer un bel apport de silice : un jour je ferai un article à ce sujet, mais je suis encore en phase de test sur mon potager ;))

Les moyens préventifs ET curatifs*

* Attention, l’efficacité curative dépend de l’avancée de la maladie au moment du traitement : en bio, aucun produit ne fait hélas de « miracle » sur les cultures déjà très atteintes. Dans tous les cas, il faut toujours commencer par couper soigneusement et jeter -mais pas au compost ! – les feuillages touchés par la maladie (ou les plantes entières quand elles sont trop malades, avant qu’elles ne contaminent les autres).

=> Pulvériser au lait écrémé ou au petit lait (dilution à 50% avec de l’eau). Cela fonctionne très bien en prévention et traitement de certaines maladies cryptogamiques (surtout l’oïdium) mais pas sur d’autres (les résultats de certaines études sur le petit lait en prévention de la septoriose par exemple sont plutôt négatives, et quant au milidiou je n’en sais rien du tout : si vous avez des infos, n’hésitez pas à les partager !). Je n’ai qu’un souci : sachant que les vipères sont attirées par l’odeur du lait (dans les campagnes, on les voit parfois pendues aux mamelles des chèvres, des vaches et des brebis, ce qui occasionne des morsures aux animaux, un vrai cauchemar !) j’ai une pétoche bleue d’en attirer dans mon jardin quand je pulvérise au lait ou au petit lait… Pour l’instant, nous n’y avons trouvé que des couleuvres et des lézards verts et j’ai déjà bien assez crié comme ça.

=> Pulvériser au soufre mouillable : mais ça sent l’oeuf pourri et ça ne semble pas beaucoup plus efficace sur l’oïdium que le lait ou le petit lait qui, eux, ne sentent presque rien et améliorent de surcroît la vie du sol. Attention, le soufre ne fonctionne pas sur toutes les maladies cryptogamiques, mais principalement sur l’oïdium et la tavelure (ou verger).

=> Pulvériser au cuivre, sa forme la plus courante en jardinerie étant la fameuse « bouillie bordelaise » (il en existe d’autres). Là, on arrive à un sujet qui déchaîne les passions… Car le cuivre est certes « utilisable en bio », mais d’innombrables études prouvent qu’il s’accumule dans le sol et affaiblit le précieux réseau micellaire (les bons « champignons » ceux qui sont absolument nécessaires à la mycorhization, à la formation d’humus, à la bonne irrigation des racines, etc.). Accessoirement, il est un peu phytotoxique et ralentit la croissance de certains légumes. Alors le cuivre est certes moins méchant pour la santé humaine que les traitements fongicides chimiques de l’agriculture conventionnelle, mais cela n’en fait pas pour autant notre ami… Il est toutefois redoutablement efficace, et peut être utilisé en dernier recours : C’est un peu le mercenaire du jardin bio, il repousse l’ennemi certes, mais sans se soucier des dégâts collatéraux… Je pensais ne plus jamais avoir besoin d’utiliser de bouillie bordelaise dans mon jardin, mais après 8 semaines de pluies quasi incessantes j’ai eu peur de tout perdre ! Il faudrait qu’un jour je trouve le courage d’essayer de m’en passer totalement (y compris en cas d’attaque sévère comme cette année), quitte à voir toutes mes récoltes bousillées. Mais je manque trop de flegme pour réagir en mode « Bon, bah, tant pis, ça marche pas… on attendra l’an prochain pour manger des légumes du potager... » Et puis cette année, pour tout un tas de raisons je ne pouvais particulièrement pas me le permettre… On peut toutefois limiter son impact néfaste sur le sol en sous-dosant la préparation (la bouillie bordelaise étant souvent bien efficace à concentration moindre que préconisé) et en ajoutant un « mouillant » (voir plus bas) qui augmentera l’adhérence du produit sur le feuillage et évitera ainsi à la bouillie d’être lessivée par la moindre pluie : cela limite très fortement le nombre de traitements à appliquer ! Le cuivre est actif sur le mildiou, la cloque, la tavelure, et diverses autres maladies cryptogamiques plus rares (mais en revanche, il n’agit pas sur l’oïdium).


Ici, on voit bien les feuilles traitées (dessous) sur lesquelles les deux traitements ont hyper bien adhéré : on peut même différencier à l’oeil nu le premier traitement contenant du soufre (brun) et le deuxième contenant du cuivre seulement (bleuté). Et cela après plusieurs orages… Il est donc important d’ajouter un « mouillant » pour que le traitement tienne bien sur le feuillage, et éviter ainsi de devoir le renouveler après chaque pluie comme cela est souvent préconisé ! Bon, à part ça notez un peu comme la jeune feuille est saine, ça fait plaisir 🙂

=> Pulvériser avec du bicarbonate de soude, que je n’ai que très peu testé au jardin car il est réputé un peu « indigeste » pour les plantes. Il paraît que cela pourrait ralentir leur croissance, avez-vous des retours à ce sujet ? Je l’ai toutefois utilisé en association avec des huiles essentielles pour sauver de la pourriture mes plants de basilic ces dernières années, c’est super efficace (la recette précise est dans mon dernier livre).

=> Pulvériser au Bacillus Subtilis : il s’agit d’une sorte de probiotique dont l’efficacité a été homologuée en agriculture bio sur les oïdiums, la tavelure, la pourriture grise de la vigne et la sclérotiniose de la laitue (pourriture du collet). Je l’ai utilisé quelques fois ces deux dernières années (principalement sur des jeunes plants de salades qui sont fragiles et ne supportent pas bien ni le cuivre, ni le soufre, ni les huiles essentielles), avec de très bons résultats.

=> Pulvériser au bicarbonate de potassium : peu connu, ce traitement naturel serait actif entre autres sur les oïdiums, la tavelure, la moniliose. Je ne l’ai utilisé qu’une seule fois sur mes pommiers, alors je pourrai vous en dire un peu plus dans quelques temps mais là je manque encore de recul.

=> Pulvériser avec une potion d’huiles essentielles aux propriétés anti-fongiques (tea tree, sarriette des montagnes, origan compact, ail, tanaisie, serpolet, girofle, cannelle, géranium d’Egypte, palmarosa… en sachant que certaines sont parfois plus actives sur telle maladie plutôt qu’une autre (exemple, tanaisie sur la rouille du poireau, ail sur l’oïdium, sarriette ou origan sur le mildiou et l’alternariose, etc.), et que cela varie aussi en fonction du chémotype. Mieux vaut donc se référer à de bons livres parus sur le sujet. J’en ai deux à la maison : « Maladies et ravageurs au potager bio » (collectif, édition Terre Vivante) et « Soigner les plantes par les huiles végétales et les huiles essentielles » (Eric Petiot, édition Terran », ce dernier livre étant passionnant mais un peu plus pointu : j’ai dû relire certaines phrases une bonne dizaine de fois avec un dictionnaire ouvert sur la table ;)).

=> Pulvériser avec une dilution de teinture mère de propolis.

Pour ce qui est des « posologies » et de la fréquence de ces traitements, je vous laisse vous référer aux informations consignées sur les boîtes de bouillie bordelaise, soufre, bacillus subtilis, bicarbonate de potassium, etc. car sinon cet article serait vraiment beaucoup trop long. Rappelons toutefois qu’il est tout à fait possible de sous-doser un peu la concentration de bouillie bordelaise…

Quant à la propolis, elle mérite que j’y consacre un article entier un de ces jours. Pour ce qui est des huiles essentielles en revanche, on préconise généralement 20 gouttes par litre d’eau, en assurant une bonne homogénéisation par ajout d’huile et de savon noir (voir d’argile, comme expliqué plus bas) car attention, les huiles essentielles ne sont pas miscibles dans l’eau.

Voici maintenant les fameuses deux recettes qui ont sauvé mon potager cette année…

Traitement « tout en un »

Il est actif entre deux pluies, quand il y a un fort risque de lessivage dans les heures qui suivent mais qu’il est urgent de traiter parce que les légumes sont déjà attaqués par diverses maladies cryptogamiques.

Attention, je rappelle que ceci est un traitement d’urgence très efficace et pratique, mais pas parfaitement « sur mesure » pour chaque légume (certains vont donc recevoir du cuivre ou du soufre pour rien : par exemple, si vos courgettes ont de l’oïdium mais pas de mildiou elles n’ont pas besoin de bouillie bordelaise) donc à n’utiliser que si l’on manque vraiment de temps. Chez moi, ce traitement a totalement stoppé net le mildiou et l’oïdium mais depuis, j’ai pris le relais avec des moyens plus doux pour pérenniser les effets et éviter les « rechutes » (car ici, il continue de pleuvoir…).

Ne vous étonnez pas de l’apparent « sous dosage » en bouillie bordelaise par rapport à ce qui est généralement préconisé pour les pommes de terre, ail, oignons, poireaux, etc. : c’est déjà très efficace ainsi avec seulement 7,5g de bouillie par litre (au lieu de 25g comme préconisé pour certains légumes) grâce à l’association avec le soufre, les huiles essentielles et la propolis. Si vraiment vous avez peur, vous pouvez augmenter le dose de cuivre jusqu’à 25g par litre (le maximum, du coup ne le faites qu’une seule fois !) mais c’est rarement nécessaire. Et puis, c’est beaucoup trop pour les tomates, qui n’en nécessitent pas tant… Il faudrait donc dans ce cas leur préparer une bouillie à part dosée à 6 ou 7g par litre maxi (pour les aux choux, le maximum c’est 12g/l).

(Pour un gros pulvérisateur de 10L, soit un potager d’environ 100m2)

– 200 gouttes d’huiles essentielles aux propriétés anti-fongiques (j’ai mélangé sarriette des montagnes, origan compact, serpolet, ail, tea tree, géranium d’Egypte, palmarosa et eucalyptus globuleux parce que je les avais déjà toutes en réserve mais on peut aussi n’en employer que deux ou trois seulement. S’il n’en fallait qu’une, ce serait idéalement la sarriette des montagnes à cravacrol je pense).

-10 c. à café d’huile de colza (mouillant, améliore l’adhérence et limite le lessivage)

-10 c. à café de savon noir le plus naturel possible (idem huile de colza, mais sert aussi à bien émulsionner les huiles essentielles dans l’eau)

-10 c. à café d’argile blanche (idem savon noir)

-30ml de teinture mère de propolis

-75g de soufre mouillable

-75g de bouillie bordelaise

Comment procéder?

Couper et jeter tous les feuillages malades.

Bien mélanger au fouet les huiles essentielles dans une carafe avec le savon noir et l’huile de colza, puis ajouter environ 1l d’eau, la teinture mère de propolis et bien mélanger de nouveau. Déposer l’argile sur le dessus, et la laisser totalement « couler » toute seule avant de mélanger (sinon, ça fait des grumeaux).

Verser dans un arrosoir de 10l, ajouter le soufre et le cuivre, bien mélanger au fouet puis compléter d’eau. En verser la moitié seulement dans un gros pulvérisateur (sinon ça fait trop lourd : vous reviendrez chercher le reste après ;)) et bien détremper les tomates, poivrons, courgettes, courges, basilic, blettes, cardons, céleris, choux, ail, oignons et poireaux (je n’ai pas testé sur d’autres cultures tels que haricot, betterave, panais, carotte, salades, etc. mais ça se tente) et idéalement sans oublier le dessous des feuillages (même si en pratique c’est compliqué, voire utopique !).

Nota :

1/Filtrez toujours vos bouillies et potions avant de les mettre dans votre pulvérisateur afin de ne pas boucher la buse.

2/N’oubliez pas de mettre un masque et des lunettes pendant que vous pulvérisez.

3/Par prudence, évitez de passer vous-même le traitement aux huiles essentielles si vous êtes enceinte, asthmatique ou épileptique (nota : moi je suis asthmatique et ça n’a jamais posé problème).

4/Pulvérisez le soir : ainsi, vous dérangerez moins les insectes buttineurs, et de plus vous évitez le risque de brûler les feuillages et les floraisons (ne JAMAIS pulvériser de soufre quand il fait plus de 27 ou 28°C°).

5/Secouez de temps en temps le pulvérisateur en cours de traitement ! Un pied de chou noir Toscan s’est pris le fond mal mélangé du pulvérisateur et il a eu un peu mal…

6/A noter que l’effet « mouillant » en combinant argile, savon noir et huile de colza est littéralement bluffant ! Le traitement tient encore sur les feuilles après plusieurs pluies ! On est même obligé de savonner les tomates (mais ça, c’est moins drôle) car les rincer ne suffit pas… Mais au moins, nul besoin de retraiter derrière, et tout ce qui repousse de « neuf » est parfaitement sain.

7/ L’oïdium est généralement moins virulent que d’autres maladies crytpogamiques : il fatigue les végétaux, ralentit leur croissance, mais ne les tue pas aussi rapidement que le mildiou. En revanche, c’est un dur à cuire et les « traitements contre l’oïdium » consistent seulement à le contenir de façon supportable pour les légumes. Ainsi, quoi que l’on fasse les pois gourmands attrapent généralement de l’oïdium en juillet, les cucurbitacées en septembre, bref, en fin de saison de production donc de toute façon ce n’est pas grave, ils ont fait leur temps. En revanche, mieux vaut traiter préventivement afin qu’il apparaisse le plus tard possible, au risque sinon de ralentir les productions.

Traitement ciblé pour les tomates (mildiou, altenariose) :

Il ne contient pas de soufre (quasi inutile aux tomates sauf si elles souffrent d’oïdium mais ce n’est pas très courant). Elle est dosée à 6g/litre de cuivre, c’est très suffisant et on peut même descendre à 2g par litre si les pieds de tomate ne sont pas trop attaqués. J’ai réalisé ce traitement environ 10 jours après le premier pour bien « assoir » la victoire du premier traitement, et sur les tomates uniquement (ainsi que certains pieds de céleris branches qui pour la première fois de ma vie ont chopé la septoriose, mais ça ne semble que moyennement efficace…).

Pour un pulvérisateur de 5L :

-100 gouttes d’huiles essentielles aux propriétés anti-fongiques spécialement efficaces sur le mildiou (j’ai mélangé sarriette des montagnes, origan compact et tea tree mais il en existe d’autres, par exemple origan d’Espagne, clou de girofle, piment de la Jamaïque, sauge officinale…)

-15ml de teinture mère de propolis

-5 c. à café d’huile de colza

-5 c. à café de savon noir naturel

-5 c. à café d’argile blanche

– 31 à 32g de bouillie bordelaise

(Pour la préparation, voir ci-dessus…).

Vous voilà maintenant, je l’espère, bien armés pour sauver vos potagers-rizières de l’été 2021 ;)… Une fois de plus, je précise que ces deux recettes ne sont que des recours exceptionnels pour parer à des conditions climatiques exceptionnelles. Je n’ai jamais eu besoin d’utiliser quelque chose d’aussi perfectionné les années passées, et j’espère ne pas avoir à y recourir de sitôt. J’ai pris la relève, depuis, avec du petit lait sur les cucurbitacées et des huiles essentielles seulement sur les tomates (même potion que plus haut mais sans cuivre et sans propolis, cette dernière étant trop onéreuse), à renouveler tous les 10 ou 15 jours si le temps pluvieux persiste en août. Il y aura probablement quelques idéalistes dont les dreadlocks se dresseront sur la tête en lisant « bouillie bordelaise » « soufre » ou « huiles essentielles » dans mes potions de sauvetage et j’en suis désolée. Mais je ne suis pas très convaincue par l’intérêt de se casser le hum, disons le dos sur un potager si c’est pour ensuite devoir arracher tous ses légumes et les porter à la benne à ordure parce que l’été est exceptionnellement pluvieux et qu’on refuse tout traitement sous prétexte que « ça fait pas très permaculture ». Tout le monde n’a pas les moyens de se ruiner en légumes au magasin bio du coin… Donc chez moi c’est soit bouillie bordelaise deux fois dans l’été (et certainement pas toutes les années), soit légumes pas bio achetés sur le marché. Mon choix est fait depuis longtemps…

Toc ! Toc !
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  1. Merci pour ces conseils de traitement. Ici en Bretagne il fait froid 12 13° rien ne leve ce mois de juin 2023et très peu de pluie..qui l aurait imaginé…vous ne le croiriez pas des sillons tout secs, un pied d epinard mis fin avril de 15 cm qui fait ses fleurs,une salade parci parla, trois fraises sur 40 plants… du mizuna roquette chou moutarde minuscules qui dressent vers le ciel couvert balayé par un vent glacial du nord est leurs fleurs blanches et jaunes… bref, faut il arroser le paillage de foin pour réactiver le décomposition des lasagnes, re installer de l herbe de tonte dessus ou dessous ? on ne sait plus trop quelle stratégie mettre en place…ceux qui ont semé sous tunnel vont probablement réussir….mais en potager familial je tente de hautes plantations en carré où le sol est chaud… les limaces par contre se font un festin pantagruélique des petits plants …alors faute de granulés à l armoise on met de l anti limace !!! Les fruitiers ont aimé la corne et le sang séché dessous un gros seau de feuilles de forêt car il faut aussi les arroser faute de pluie. Heureusement il nous reste les algues séchées coupées en morceaux et ramassées en hiver un dimanche de février ensoleillé. Cela fait un bon paillage aux petits fruits…Fini de geindre sur la météo car ailleurs c est pire!!!
    Bonne semaine au jardin courage pour réparer les dégâts orages.

    1. Oui, ici aussi la saison est difficile, je constate une très mauvaise levée des plants d’une façon générale. C’est un peu curieux…
      Merci beaucoup pour ton message Isabelle, et bon week-end à toi !

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